DINGY ET MADJOARI 40 ANS D'HISTOIRE !

Depuis 1971 s’était développé à Dingy un Foyer de Jeunes et d’Éducation Populaire pour animer le village en reprenant des traditions anciennes comme la vogue ou le théâtre, en créant aussi de nouvelles activités sportives ou culturelles. En 1983 ou 1984, un petit groupe d’amis a souhaité créer un groupe Tiers-Monde qui resterait fidèle à l’objectif de contribuer à l’animation locale tout en ouvrant une fenêtre sur le monde, notamment dans le domaine de la solidarité. Notre souci aussi était de répondre à une objection souvent entendue : « on ne sait pas ce que devient l’argent ». Ayant appris que La Clusaz venait de se jumeler avec un département du Burkina Faso, et que des Cluses se rendaient là-bas régulièrement, nous avons contacté le Comité qui nous a accueilli fort gentiment et nous a demandé de parrainer l’école la plus reculée du département, la plus inaccessible en saison des pluies, la plus pauvre. (L’école en piteux état comptait 36 élèves de CP deuxième année ; le maître devait suivre ses élèves jusqu’au CM2 avant de pouvoir inscrire de nouveaux élèves en CP première année). C’est un défi qui nous a plu. Décembre 1984 : Deux personnes de Dingy, Janine Quétant et Jeannette Béroud se joignent à la délégation de La Clusaz, « découvrent » Madjoari et reviennent conquises par ce village et ses enfants. Par la suite d’autres personnes feront le voyage, rapportant de précieux et émouvants témoignages. Jeannette y retournera même deux fois toute seule. Nous avons retroussé nos manches : fabrication du pain dans un four de la commune, chant de la passion le soir des Rameaux (vieille tradition), soirée bol de riz, vente de gâteaux à Pâques, vente de narcisses à la mairie pour la fête des Mères. Plus tard aussi, soirées théâtre en patois ou en français, concerts à l’église et même élevage de lapins. 1986, Lancement à Dingy de la première opération Bûches de Noël : des pâtissières bénévoles confectionnent des bûches pour d’autres familles du village; des enfants passent dans les maisons pour faire miser les joueurs, le tirage au sort des gagnants se fait à l’école. L’opération est devenue maintenant une coutume locale appréciée. 1987, première vente de fleurs à repiquer pour fleurir les maisons en mai, les cimetières en octobre.. Et le 11 septembre 1985 nous avons envoyé 5 000 F (762 €) à La Clusaz pour l’école de Madjoari. L’école primaire de Dingy s’est associée au projet, les enfants ont écrit et dessiné pour leurs camarades de Madjoari. Et c’est parti pour une longue aventure.
Michel Lagrange
A l'origine de la section Tiers-monde